Pour ces derniers jours, j’ai envie de partager mon bilan de l’année 2022. Je te remercie d’avoir été présent.e cette année. L’année a été atypique, angoissante, joyeuse, caniculaire, dépaysante, introspective, instructive. J’ai perdu des années de vie dans les pics de chaleur. J’arrête l’écoanxiété. Je reviens sur des découvertes culturelles, des modifications d’habitudes, des vacances… J’espère que 2023 sera aussi riche.
Que retenir de 2022 ?
L’invasion de l’Ukraine et ses conséquences. Au printemps, j’ai passé un temps infini à lire des articles sur le sujet. Je suis devenue une néo spécialiste en missiles et armes nucléaires. J’essayais de comprendre. Avec le recul, la seule chose que j’ai comprise est que je ne maîtrise rien et qu’il faut faire avec. Faire avec ce monde qui se polarise entre démocratie et totalitarisme. C’est une période où j’ai eu très peur et j’ai encore peur. Pendant des mois, l’anxiété a été ma meilleure concubine. Je pense aussi aux Iraniens et aux Afghanes.
L’autre moment fort d’anxiété a été l’élection présidentielle. Entre les deux tours, c’est la première fois que je suis descendue dans la rue. Je ne pouvais pas ne rien faire et attendre le résultat. Participer à cette manifestation contre l’extrême droite a été compliquée dont la fin à République fut vite expédiée par les CRS à coup de lacrymo. Parmi les participants, il y avait beaucoup de ni,ni, ce qui ne m’a déçu. J’ai marché avec l’association Touche pas à mon pote correspondant le mieux à mes valeurs. J’ai aussi vu, avant l’échec de la finale de la Ligue des champions au Stade de France, les méthodes radicales des CRS. A peine arrivé à République, gazé.
Aujourd’hui, l’anxiété est encore là mais je tente d’être moins en prise avec l’actualité quotidienne. Je me concentre sur des activités qui me font du bien comme lire, écouter de la musique, voir des spectacles et partager mes découvertes culturelles.
Une des conséquences de la guerre en Ukraine est la hausse des prix. Pour réduire mes dépenses, j’ai décidé de reprendre mon abonnement à la bibliothèque. Je ne pensais pas que cela serait aussi facile. Après une inscription gratuite à Paris comme dans beaucoup de bibliothèques en France, j’ai pu accéder à des milliers de livres papier et numériques. Oui, il faut attendre quelques semaines pour avoir les sorties des rentrées littéraires. Leur site internet est très bien fait. Je n’achète quasi plus de livres. Tant pis pour le marché de l’édition.
Pour les vacances d’été, j’ai emprunté une liseuse que j’ai toujours. On peut renouveler l’emprunt et même aller la réemprunter à la bibliothèque. Idéal quand on n’a pas eu le temps de finir un livre. Avant, j’étais contre le livre numérique. Je défendais ardemment les librairies. J’ai changé d’avis. Emprunter un livre numérique se fait en deux clics. C’est très pratique, je promène ma bibliothèque partout. La liseuse tient dans mon sac à main. Dès que j’ai 5 minutes, je la sors n’importe où. Elle m’a été très utile pendant les vacances. Elle m’a évité de transporter des kilos de livres dans ma valise.
Cet été, j’ai redécouvert Le Pays basque. Un coup de cœur. Désolé, je n’ai pas pris le temps de terminer mes articles. Je sais déjà que j’y retournerai plusieurs fois en 2023. J’ai adoré passer une semaine de thalasso à Anglet, revenir à St Jean Pied de Port pour remonter à Roncevaux et découvrir la douceur de vivre de Saint Jean de Luz. A l’automne, j’y suis retournée me reposer et visiter la jolie et typique Bayonne. L’art de vivre de la côte basque : un mélange de coolitude et de surf me convient parfaitement. Le calme;
Cette année, j’ai connu une déconvenue professionnelle. J’ai eu du mal à encaisser. Il m’a fallu une semaine de vacances caniculaire en Bretagne en famille pour arriver à digérer et à me dire que là n’était pas l’essentiel. Etre avec mes nièces et mon neveu est ce qui me rend le plus heureuse. Nous avons passé une semaine à nous baigner dans la mer ou dans la piscine et à jouer au UNO. Rien d’autre n’était possible. Fin août, j’ai eu la grande joie d’être une nouvelle fois tante. C’est toujours un grand bonheur de créer une relation avec un nouveau né.
Pour compenser la déconvenue professionnelle, je me suis inscrite, sur un coup de tête, à un cycle de conférences Le B.A.-BA de la musique classique organisé par La Philharmonie de Paris. Une très grande réussite. De septembre à fin novembre, je me suis formée tous les mercredis matin à l’histoire de la musique classique. Du Moyen Âge à nos jours. J’ai appris à connaître les différents courants, époques, techniques, œuvres, compositeurs… Ce cours a rempli ma soif d’apprendre. En 2023, je vais continuer avec deux autres cycles : le piano et l’orchestre.
Le jour où nous avons étudié Beethoven pendant deux heures, j’étais émerveillée d’en apprendre plus sur ce compositeur qui me touche. Hypersensible et bourru, Beethoven pense que sa musique doit aller du cœur au cœur. Comment ne pas y être sensible ? A la rentrée 2022, Yannick Nézet Seguin a offert avec The Philadelphia Orchestra, une magnifique 3ème symphonie du compositeur. J’ai découvert que le silence était une note. Tous les ans, je commence l’année avec la 9ème symphonie à Radio France. Mon œuvre préférée. Je pleure à chaque écoute.
En 2022, j’ai aussi découvert que j’étais Wagnérienne. De Wagner, je ne connaissais que son antisémitisme et son lien avec les nazis. Pour être précis, Wagner est mort avant. Le pouvoir nazi a beaucoup joué ses œuvres. Dans ce contexte, j’étais réfractaire à Wagner. Je suis allée voir Parsifal en mai à l’Opéra Bastille pour faire l’expérience d’un opéra de 5 heures. Dès les premières notes du prélude, j’ai su que j’étais foutue pour ne pas séparer l’homme de l’artiste. J’ai adoré sa musique et la quête de Parsifal. C’est une des plus belles œuvres que j’ai écoutée dans ma vie. J’attends avec impatience Tristan et Isolde en janvier à l’Opéra Bastille.
Dans un autre style, j’ai adoré assister aux concerts de Kery James à la Philharmonie et au Théatre National de Chaillot. Quel talent ! Vivre l’institualisation du rap me fait sourire. Il correspond à ma génération. On le doit sûrement à certains quadra arrivaient à des postes à responsabilité dans les institutions parisiennes. Au delà du plaisir de voir et entendre la performance de Kery James : son flow, son propos, ses textes, ses concerts sont les seuls où je vais où la mixité est présente. ça fait un bien fou ! ça pose questions sur les autres.
Une autre découverte de 2022 est la danse. J’ai eu la chance de pouvoir assister à plusieurs ballets de l’Opéra de Paris. Chaque ballet classique fut un émerveillement. Je suis ébahie par le talent des danseurs de l’opéra. Leur capacité à danser sur les pointes et à sauter. Ils arrivent avec leurs corps à transmettre des émotions. Le lac des cygnes en fin d’année fut un enchantement. Ce n’est pas ma discipline préférée mais je dis toujours oui à chaque possibilité d’en voir un. J’ai été plus réservée sur le Pina Bausch. Déroutant et intéressant.
Photo Mayerling
Pour finir, je crois que ce qui m’a le plus animé en 2022 est de faire un travail sur moi. Ce n’est pas toujours une réussite. Il y a des hauts et des bas. Sur certains sujets, nous pratiquons la méthode EMDR. Quand je ne vais pas bien ou que quelque chose me taraude, ma psy prend son crayon et fait des mouvements de va et vient pendant plusieurs minutes. Je suis ce mouvement des yeux en essayant de me concentrer sur mon ressenti. Ensuite, nous débrieferons. Cette méthode est réalisée dans un environnement très sécurisé avec une praticienne en qui j’ai entièrement confiance. Je ne le ferai pas avec un inconnu. L’EMDR a de bons résultats. Par exemple, je me laisse moins envahir par les autres ce qui me rend plus calme. Un long processus.
Et toi, quel est ton bilan 2022 ?
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