
Résumé de la maison d’édition Seuil :
Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent alors sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’Arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne.
Chronique
Goncourt des lycéens
Le deuxième roman de David Diop, Frêre d’âme était LE favori du Prix Goncourt 2018. Le jury a choisi Leurs enfants après eux de Nicolas Matthieu.
Le roman a reçu le très honorable Prix Goncourt des lycéens 2018.
Félicitations à David Diop, Goncourt des lycéens 2018 pour « Frère d’âme » @EditionsduSeuil @Educ_Nationale @fnac pic.twitter.com/A4x6SmNrYy
— Académie Goncourt (@AcadGoncourt) 15 novembre 2018
Il a également reçu 3 prix Goncourt à l’étranger en Chine, en Orient et en Espagne.
Choix Goncourt : à ce jour, Pauline Delabroy-Allard en a remporté 3 (Pologne, Roumanie, Suisse) comme David Diop (Chine, Orient, Espagne), Adeline Dieudonné 1 (Belgique). Prochain Choix Goncourt, celui de la Tunisie, le 25 janvier. #institutfrancais
— Académie Goncourt (@AcadGoncourt) 23 décembre 2018
Deuxième choc littéraire de l’année
Les vacances de noël sont la meilleure période de l’année pour lire les livres primés en 2018. Après, avoir lu Le lambeau de Philippe Lançon, ce fut une claque de découvrir Frère d’âme de David Diop.
J’ai lu ce court roman en une seule fois, happée par le style et l’histoire de deux tirailleurs sénégalais Alfa Ndiaye et Mademba Diop.
Un rythme
David Diop a une écriture très imagée dans ce texte. « La rumeur a couru. Elle a courur tout en se déshabillant. Petit à petit, elle est devenue impudique. Bien vêtue au départ, bien décorée au départ, bien costumée, bien médaillée, la rumeur effrontée a fini par courir les fesses à l’air. » .
L’auteur utilise la répétion pour donner du rythme à son texte et cela fonctionne très bien. Son roman est d’une grande violence et poétique.
La folie de la guerre
L’histoire de Alfa Ndiaye sur le front de « la terre à personne » est puissante. David Diop décrit la Grande Guerre de manière crue et violente. « La mort a l’odeur du dedans du corps projeté hors du vase sacré. » Il rappelle les enjeux de vie et de mort permanents. Il ne laisse rien sous silence de la vie dans les tranchées : les possibles déserteurs tués, les rats, la vie commune …
La lecture de ce livre et utile et nécessaire pour ne pas oublier ces hommes qui se sont battus et morts pour protèger nos libertés.
Avez-vous lu et aimé ce livre ?
Emission
David Diop est l’invité de l’emission La librairie francophone du 10 novembre 2018 animée par Emmanuel Khérad.
Recommandations littéraires
- le choc littéraire 2018 : Le lambeau de Philippe Lançon (blog)
- un magnifique Goncourt des lycéens : Petit pays de Gaël Faye (blog)
- une gueule cassée de la Grande Guerre : La chambre des officiers de Marc Dugain
- Istanbul contemporaine, Renaudot 2018 : Le sillon de Valérie Manteau (blog)
Référence du livre
Frère d’âme de David Diop aux éditions Seuil