Dans ce deuxième épisode du podcast Journal musical je parle de la générale de Tristan et Isolde de Richard Wagner à l’Opéra de Paris. Cette année, j’ai envie de faire une chronique hebdomadaire vocale des mes découvertes, joies et apprentissages de la musique classique et de l’opéra.

Ce deuxième épisode est, je l’espère, le début d’une longue lignée. Il est perfectible. J’attends ton retour et tes suggestions. Bonne écoute !

La chronique

Bonjour, dans ce deuxième épisode, je reviens sur ma semaine musicale. J’ai suivi un cours mercredi sur Bach, jeudi un autre sur les 24 violons du Roi et j’assisté vendredi à la Générale de Tristan et Isolde de Wagner à l’Opéra de Paris. 

Aujourd’hui, je fais l’impasse sur Bach et les 24 violons du Roi pour te parler de Tristan et Isolde. Comme je te l’expliquais la semaine dernière, j’attendais sa programmation depuis des mois. J’ai eu la chance d’avoir une place pour la générale. 

Au vu de ses idées antisémites, je ne me suis jamais approchée de l’œuvre de Wagner, j’étais très réticente à l’écouter. J’ai fait connaissance avec sa musique, un peu par hasard en mai dernier avec l’opéra Parsifal. Elle est magnifique et complexe. Je n’ai jamais rien entendu de plus beau. Certains la trouvent lourde, moi ça me touche. L’homme me répugne toujours.

Le prélude de Tristan et Isolde est d’une très grande tension. Celle-ci est due à l’invention d’un nouvel accord, dit accord Tri. Je ne vais pas me lancer dans une explication ici. Je te recommande une vidéo de France musique dans les notes de l’épisode.

Idem, pour l’histoire de Tristan et Isolde si tu ne la connais pas, je te recommande la vidéo Dessine-moi Tristan et Isolde qui est très bien faîte. 

Après les fêtes de fin d’année, l’Opéra de Paris reprend Tristan avec à la baguette son Directeur musical Gustavo Dudamel. Si tu me suis depuis un moment, tu connais ma passion pour Gustavo. Après avoir dirigé les premières représentations de Tosca à la rentrée, il est de retour dans la fosse de Bastille. Aimé par les musiciens de l’orchestre de l’Opéra, il reprend ce monstre du répertoire lyrique joué en fin d’année avec son autre orchestre The Los Angeles Philharmonic.

Pendant trois soirs de suite, Gustavo Dudamel a dirigé sous format concert avec vidéo the Tristan Project. Un acte par soir avec une une partie de la distribution parisienne. Je trouve cela beaucoup plus fastidieux d’y aller trois soirs de suite que d’être plongé pendant 5 heures dans la musique de Wagner. intéressant de voir d’autres pratiques culturelles

A Bastille, on a le graal avec Wagner, un excellent orchestre et Dudamel. Sauf que dans mon équation, j’ai oublié deux inconnues non négligeables : la distribution et la mise en scène. Et là, Wagner a beau être Wagner, c’est par là que pêche cette production avant la première.

Gustavo Dudamel a beau maîtriser la partition de Wagner et les musiciens faire de leur mieux (jouer du Wagner est extrêmement difficile), cette production manque de souffle, d’énergie et d’émotion. Il ne se passe pas grand chose. La mise en scène de Peter Sellars est aride. Elle repose sur de la vidéo et des déplacements des artistes dans deux carrés, ce qui est peu pour apporter une dynamique à l’ensemble. Michael Weinius (Tristan) et Mary Elizabeth Williams (Isolde) sont statiques et atones. Ils chantent leur nuit d’amour main dans la main, côte à côte sans se regarder. Tout le long de l’opéra, ils ne projettent rien dans leur voix. Ni amour, ni douleur, ni tristesse. On ne sent pas qu’il est question de vie et de mort. Difficile d’être en empathie et de s’émouvoir de leurs destins tragiques. 

Le climax de cette production est à la fin de l’acte I. La musique instrumentale et un jeu de lumière amènent à une vibration du corps. A partir du second acte, celui de l’amour et du feu projeté en vidéo, je suis restée stoïque dans mon siège à attendre que ça reparte. Et ça ne repartira pas. J’ai eu le temps de faire ma liste de courses, résoudre le conflit israélo palestinien et réécrire le projet de réforme des retraites. Lasse, je me suis concentrée sur la magnifique musique de Richard Wagner et j’ai regardé Gustavo travailler avec son corps et son cœur. Instructif.

A la fin, Bastille a mollement applaudi. Tristan et Isolde se sont fait un peu huer. Étant au premier balcon, je n’ai pas vu s’il restait encore beaucoup de monde au parterre et au second balcon. Mes voisins de droite et de gauche ont disparu à la seconde entracte.

J’ai ma place pour la dernière le 4 février. J’espère que d’ici là le philtre d’amour aura fait son effet et qu’ils auront le feu en eux.

Cette production me donne envie d’aller voir une autre version de Tristan et Isolde. Après recherche, cet opéra est programmé au Capitole à Toulouse du 26 février au 7 mars.

Est ce que je recommande ce Tristan et Isolde à l’Opéra de Paris ?

Oui pour aller écouter la musique de Wagner. Les italiens disent, à juste titre, il a mis la statue dans la fosse et le piédestal sur scène. Il n’y a rien de plus beau. La version concert serait bien meilleure. Je suis persuadée que Gustavo peut faire monter le niveau de l’orchestre à son excellence.

Non car la distribution n’est pas au niveau de l’œuvre et la mise en scène est trop froide. Après, je ne suis pas une grande adepte des mises en scène avec vidéo. Il y a tant de possibilité à faire sur cette grande scène de Bastille.

A jeudi prochain ! 

Toutes les références sont dans les notes de l’épisode. 

Retrouve moi sur Lilietlavie.

J’attends ton retour et des suggestions.

Bonne semaine ! 

Emilie