Compostelle Moissac - Auvillar
L'étape de Compostelle Moissac - Auvillar - J22 : 20 km - Mercredi 12 juillet 2017 6 Je me suis fait peur toute seule;Je suis fatiguée et mon sentiment d'insécurité augmente. J'ai fait une crise de panique.
En sortant de Moissac, le chemin longe le canal et après l'écluse, deux possibilités :
on continue à longer le canal sur des kilomètres et c'est très monotone
on traverse la route et on passe par les collines.
Je choisis la deuxième option pour rendre mon parcours plus agréable. Je traverse la route et un parking désert avec une seule voiture stationnée et un homme à l'intérieur.
Il me faut passer devant pour prendre le chemin entre une forêt et un talus de plus de deux mètres avec des maïs de plus d'un mètre. Sur ce chemin étroit, mon cerveau se met à s'emballer et à dérailler. J'imagine que l'homme dans sa voiture m'attendait et qu'il va me courser pour me violer et pour me tuer. Je me mets à marcher très vite et à appuyer fort sur mes bâtons. En paniquant, j'essaye de visualiser où peuvent être le peu de pèlerins que je connais.
Paniquée, je traverse la forêt à grandes enjambées pour arriver à découvert et avoir un champ de vision beaucoup plus large. En haut de la colline, je découvre des maisons et une pèlerine à 50 mètres devant moi.
Je suis en sueur, essoufflée, je comprends que mon cerveau m'a joué un mauvais tour. L'homme dans sa voiture ne m'a pas poursuivi et que je suis toujours vivante. Je fais le bilan, c'est la première fois que je panique autant dans ma vie. Je décide d'arrêter le chemin et de rentrer.
Grande décision
Quelques kilomètres plus loin, je retrouve les pèlerins. Nous cassons la croute et repartons vers Auvillar. C'est ma dernière étape.
Nous séjournons tous au gîte communal tout confort. Je discute avec un pèlerin qui est en train de cuisiner et qui a déjà fait le chemin pour lui "La première semaine, c'est le physique, la deuxième, c'est le mental et la troisième, c'est le spirituel qui prend le relais.";
Selon lui, il faut marcher sur un temps long pour que la tête arrive à décrocher et ne pas faire des étapes d'une semaine tous les ans. Chacun son chemin, pas de jugement.
Avec deux pèlerines allemandes et une française, nous allons manger une pizza et trinquons à la fin de mon aventure. Nous discutons de nos peurs sur le chemin. Elles sont différentes. Une des pèlerines a plus peur des chiens que des hommes. Elle a un spray dans son sac pour s'en prémunir. Je n'ai pas croisé un chien agressif durant ses trois semaines.
Fin de l'aventure Compostelle
Je suis très heureuse de cette aventure et des rencontres faites tout au long. Je vais le vivre encore quelques semaines avec moi dans mes tripes.
Maintenant, j'ai envie de me poser, de DORMIR et de profiter de mes semaines de vacances autrement.
Conseils pratiques
Office de Tourisme : 05.63.39.57.33
Pour les pèlerins, le tarif est de 14 euros la nuit par personne, plus taxe de séjour.
Un des meilleurs gîtes communaux du chemin. Il est grand, propre. La cuisine est bien équipée. Il y a une machine à laver et un sèche ligne gratuit. Le gîte a même un jardin !