Corps protecteur
Avec cette fracture au pied droit, je découvre mon corps protecteur. Pour une fois, il ne me fait pas tout ressentir puissamment mais plutôt l'effet d'être un airbag qui amorti les chocs en me tenant à distance de la zone rouge. J'ai l'impression qu'en m'empêchant de marcher, il est le cerceau de distanciation sociale d'Elliot Bouley dans Fais pas ci, fais pas ça ;).
En 42 ans, c'est la deuxième fois qu'il se fracture. A chaque fois, à des moments de tension. De très grosses contrariétés sont à l'origine. Un épuisement aussi.
Pousser son corps à bout
Au quotidien, je malmène mon corps. Vivre à Paris n'est pas lui faire du bien. Dimanche après-midi, à Gare de Lyon, j'ai croisé plus de personnes qu'en un mois. Une marée humaine. Retour du pont du 14 juillet. On n'est pas constitué pour recevoir autant de stimuli d'un coup. J'ai failli choper le premier TGV Lyria qui repartait. Je me suis raisonnée et j'ai boitillé jusqu'au métro avec ma valise comme béquille.
Mon corps, je le nourris mal. Je le pousse à bout et je ne le soigne pas. La blague courante depuis un an quand je tousse trop est "T'inquiète, c'est mon Covid long". En partant, j'ai promis à ma nièce de me soigner.
Cette fracture me donne envie de le choyer, d'en prendre soin, de manger plus sainement (et y'a du boulot), de me remettre au sport et de bien plus l'écouter. Au lieu de lui dire en permanence "Allez, encore un effort ! On avance !". Pour aller où finalement ?
Tu arrives à être délicat.e avec ton corps ? Je suis preneuse de conseils et de rituels.
Texte publié à Paris le 18 juillet 2023 sur instagram Lilietlavie