La perméabilité à l'art

Ces derniers jours, je me rends compte à quel point je suis perméable à ce que je vois, lis, écoute. Lire un livre, c'est lire 300 pages de mots alignés les uns après les autres. Oui, vu de loin. De plus près, cela peut être une pensée, un vécu, une vie.

Son odeur après la pluie - Cédric Sapin Defour

Ce week-end, j'ai lu quasi d'une traite le livre Son odeur après la pluie de Cédric Sapin-Defour parce que je devais le rendre impérativement à l'heure à la bibliothèque et surtout parce qu'il m'a captivé. Je n'en suis pas sortie neutre. Next, Point. Je passe à autre chose. Non. J'ai refermé le livre et séché mes larmes. Il vit en moi. Il est en train d'être absorbé par mes pores, ma peau, mon cœur. Je ne peux pas encore en faire une chronique. J'en suis incapable. Lisez le.

Lohengrin - Wagner

Le même travail est en train de se faire avec l'opéra Lohengrin de Wagner vu lundi soir à Bastille. Pendant 4 heures de musique et de chant puissant, j'ai pris tout ce qu'il venait. Tout ce que j'étais en capacité d'absorber sur le moment. La découverte d'une œuvre de cette dimension est un travail colossal. On se raccroche à rien. Tout est nouveau, tous les sens sont en éveil. 

Pour cet opéra, il faut ajouter la mise en scène rugueuse de Kirill Serebrennikov Il plonge le conte dans la guerre et les morts sont empaquetés sur scène. Je ne sais pas où est passé cet opéra dans mon corps mais il est bien présent. Il m'obsède. J'y repense très souvent. Je ne sais pas ce qu'il va en ressortir, ni comment il va continuer à m'accompagner. 

Lohengrin de Richard Wagner à l'Opéra Bastille du 23 septembre au 27 octobre 2023

Quand une œuvre chemine en toi et que tu ne peux rien y faire, c'est de l'art !

Une de mes copines.

Ce soir, je suis éreintée de corps et d'esprit par ces œuvres. Ces rencontres artistiques puissantes et précieuses. Elles me façonnent sans que je le veuille. J'ai choisi cette vie. Être percutée à tout moment Loin des contingences domestiques.