Wonder woman & moi
Il y a Wonder Woman et il l y a qui je suis. C'est ce que j'ai appris ces derniers mois. Wonder Woman sera cet après-midi à la manif contre les violences policières à Gare du Nord. Pendant ce temps-là, je serai chez moi en train de glandouiller.
C'est un long chemin pour réconcilier l'image qu'on projette de soi et ses propres capacités.
J'aimerais être cette femme forte qui peut marcher dans Paris le matin, aller à la manif l'après-midi et au théâtre le soir. Alors que dans la réalité, je sais qu'au premier CRS que je verrais, les larmes couleront et que je replongerais dans l'enfer de l'anxiété généralisée. Il me faudra des jours et des jours pour m'en remettre et retrouver le calme intérieur. Je ne suis pas Wonder Woman, je n'ai pas son costume, juste mon pull et mon jean pour traîner chez moi en toute sécurité émotionnelle.
Rien que de voir les gendarmes et les policiers entourés le cortège arrêté de la techno parade à Bastille, mon souffle s'est accéléré, l'anxiété a commencé à poindre son nez. Toute la violence ressentie ce début de l'année est ancrée dans mon corps et peut resurgir à tout moment. Comment la déloger ?
Depuis quelques années, on est envahis de contenus pour devenir la meilleure version de soi-même. Je ne crois pas que ce soit l'objet d'une vie. S'accepter tel qu'on est avec ses limites, sans vouloir se surperformer me paraît un bon programme pour les 40 prochaines années. Largement suffisant sans s'augmenter.