Paris 2024
En traversant Paris enrubanné pour les Jeux Olympiques, je me questionne si on n’est pas en train de basculer dans l'ère du parc d’attraction et non plus dans celle de la culture et d’un art de vivre.
Ces jeux vont faire de très belles images de Paris à la télévision sans aucun doute. Ça va être sublime pour le monde entier. Pour quelles retombées ? Pour quel surtourisme demain et après-demain ?
Le contraste est saisissant entre les touristes dans le centre et mon quartier déserté par les parisiens. L'exode olympique a commencé.
Je suis étonnée de voir au Louvre, à Garnier, dans la rue, des touristes prendre la même pose pour les réseaux sociaux. Le patrimoine architectural et culturel sert de décor au récit de leur vie sans être observé, ni admiré. On passe d'un décor à l'autre.
Peut être que l’amertume me perd. Peut-être que de ne plus dormir à cause des terrasses éphémères ouvertes jusqu'à minuit du 1er juillet au 8 septembre biaise mon regard.
Cette décision avec mes voisins et de nombreux Parisiens, on la subit de plein fouet pour trois blaireaux hilares et bourrés en terrasse à 23h50. Entre nous, on se reconnaît aux valises sous les yeux. “Tu dors pas ? Nan, toi non plus ?” Nos appartements devenant des fours après 3 jours à plus de 30°C, il est impossible de dormir les fenêtres ouvertes à cause du bruit. Il faut choisir entre la chaleur et le bruit.
Paris est une fête a écrit Hemingway pas pour les riverains.
Quand une municipalité privilégie le divertissement et l’économie des restaurateurs et des bars à la qualité de sommeil de ces administrés, cela me questionne sur l’avenir du Paris habité.
Il est largement temps de quitter la ville.