Comment font les gens ? - Olivia de Lamberterie

Après La petite menteuse de Pascale Robert-Diard, je te présente un deuxième livre de la rentrée littéraire : Comment font les gens ? d'Olivia de Lamberterie. Lors de la lecture de son premier récit Avec toute mes sympathies, j'ai été très sensible à ses mots sur la mort de son frère. J'attendais la publication de son deuxième livre avec impatience. Grande déception ! On s'en parle.

Dans son premier roman, Comment font les gens ?, Olivia de Lamberterie utilise la technique de l'unité de temps. C'est une journée dans la vie d'Anna : parisienne, quinqua, éditrice, mariée et mère de trois filles. Elle ressemble à son auteure. Anna s'interroge sur sa vie, ses relations, ce texto trouvé dans le téléphone de son mari. Elle soliloque entre ses rencontres et rendez-vous. Comme dans La petite menteuse, Anna s'interroge sur son féminisme, coincée entre une mère ayant participé aux mouvements des années 70 et une fille d'aujourd'hui. Les quinqua se questionnent sur ce qu'elles ont accepté de la part des hommes de leur génération, tout en regardant le mouvement féminisme d'aujourd'hui avec dureté.

Au delà de suivre les pensées d'une femme débordée et éreintée par la charge mentale professionnelle et personnelle, c'est surtout le style que je n'ai pas aimé dans ce livre. Les phrases sont longues et boursouflées. J'en avais plein la bouche. J'ai du m'y reprendre à plusieurs fois pour lire certains passages. Dommage ! Son récit Avec toutes mes sympathies était limpide. Ces phrases coulaient toute seules. Là, je bloque. Peut-être qu'elle a voulu trop en mettre et ça coince.

Avec regret, je ne peux recommander ce livre. Lisez le premier !

Tu as envie de le lire ?

A LIRE de l'auteure : Avec toutes mes sympathies

Résumé de la maison d'édition

«  Elle trouve refuge dans une petite grotte érigée au fil des décennies avec des mots, des images et des chansons, l’art, un bien grand mot, la beauté des choses qui la bouleverse lui sert de kaleidoscope pour observer les jours et les gens. Ainsi le quotidien paraît moins féroce aux yeux de cette sentimentale désenchantée.  »

Anna, la narratrice de ce roman aux allures de  Mrs Dalloway  contemporain, est éditrice sous les ordres d’une dictatrice, se débrouille comme elle peut avec la vie, c’est-à-dire plutôt mal. Elle résiste. Elle endigue. Elle encaisse. Elle se souvient, surtout.

Coincée entre une mère féministe  mais atteinte d’une forme de joyeuse démence, trois filles à l'adolescence woke, un mari au sourire fuyant et à la tenue fluo, un cordon sanitaire d’amies qui sonnent le tocsin des SMS et des apéros SOS «  burn out  », Anna pourrait crier, comme on joue, comme on pleure, « Arrêtez tout  !  », mais ça ne marche qu’au cinéma. Comment font les gens ? Pourquoi ne remarquent ils pas les «  pigeons dégueulasses aux ventres de pamplemousse  » ou la mélancolie fêlée d’une voisine de comptoir  ? Il y a du Virginia Woolf déjanté dans ce roman de la charge mentale, mais il y a aussi du Françoise Sagan  : chaque phrase vise juste, replie le présent déceptif sur le passé enchanté.

Chaque phrase accueille au creux du confort d’une vie d’apparence bourgeoise les secrets de l’enfant caché, blessé, cajolé parfois, que fut Anna, car chaque adulte est cousu d’enfant. Il veut ce que nous voulons tous  : l’amour. 

Comment font les gens ? - Olivia de Lamberterie aux éditions Stock - 280 pages