La tristesse
J'ai posé le pied à Paris et j'ai réalisé que ma tante était morte. Il a fallu que je sois de retour dans mon quotidien pour que cela devienne réel. Que cela soit concret. Merde, elle n'est plus là.
Dans ma tête, chez mes parents, elle était encore dans son lit à l'hôpital. Pourtant cela a été notre seul sujet de conversation ces trois derniers jours. Les documents des pompes funèbres sont posés sur la table. L'avis de décès rédigé. La cérémonie calée. Mon père m'a lu les textes qu'il a choisis. On était dans l'organisation mais ce n'était pas encore réel.
Dans le train du retour, j'ai écrit ce que je voulais porter comme message et lui dire que j'étais fière d'elle. A regret aujourd'hui, de ne pas lui avoir dit avant. Ça ne venait pas. Ça ne se fait pas dans ma famille. Sa souffrance physique et la culpabilité de ne pas être venue plus souvent éclipsaient tout.
C'est en me retrouvant seule dans mon appart que j'ai compris qu'elle est décédée et que je suis triste. Que mes souvenirs d'enfance s'effacent peu à peu.
La vie est quand même très étrange. Ce concept m'étonne toujours. Je ne le comprends pas bien. On naît, on vit, on meurt. Il n'y a pas autre chose. C'est la recherche d'une vie de comprendre ce mystère et tenter d'y trouver un sens.
Aujourd'hui, j'ai repris le chemin de la bibliothèque historique de la ville de Paris.