Le quatrième mur de Sorj Chalandon

Le Quatrième mur de Sorj Chalandon sorti aux éditions Grasset en 2013 est un roman multi primé dont le Prix Goncourt des lycéens. Il raconte l’histoire d’une utopie, celle de Samuel, monter Antigone à Beyrouth en 82. La culture plus forte que la guerre, réussira-t-il son rêve de paix ?

Ce livre est dans ma bibliothèque depuis des années. Je repousse toujours sa lecture. Pas envie de me confronter à la guerre du Liban des années 70-80. Je viens de retomber dessus en rangeant ma bibliothèque. Il est peut-être temps de le lire avec la nouvelle menace d’embrasement du Proche-Orient après l’assassinat du leader du Hamas à Téhéran fin juillet.

Ce roman est une utopie. Celle de Samuel Akounis, grec et juif qui décide de monter Antigone de Jean Jean Anouilh. Pas n’importe où. A Beyrouth en guerre et séparée par la ligne verte. Son projet : la paix par le théâtre. Il repère des acteurs amateurs de chaque camp. Malade, Samuel Akounis confie à Georges, son ami, père de famille et engagé dans la défense de la Palestine de monter la pièce et diffuser le messager de la paix. La culture plus forte que la guerre.

Georges part à Beyrouth avec ses laissez-passer, un pour chaque camp et les notes de Samuel à la rencontre des acteurs. Le début de la fin pour lui et le lecteur. Au fil des pages, l’air se raréfie et nous plonge dans les profondeurs de la guerre et de l’âme humaine. Le quatrième mur tombe sur la description des horreurs perpétrées à Sabra et Chatila en septembre 1982. Elles ne sont pas sans rappeler celles du 7 octobre 2023.

Prix Goncourt des lycéens en 2013, ce roman du journaliste Sorj Chalandon est brillant et brûlant. Il éclaire tristement l’actualité du Proche-Orient et complète le récit, Beyrouth-sur-Seine de Sabyl Ghoussoub, Prix Goncourt des lycéens 2023. 

On ne sort pas indemne de cette lecture.

Résumé de la maison d’édition

L'idée de Samuel était belle et folle : monter Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé. Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, petit théâtreux de patronnage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne... » Tous acceptaient le défi. Mais Sam tomba malade...

Le Quatrième mur de Sorj Chalandon aux éditions Le livre de poche - 336 pages - 2013 - Prix Goncourt des Lycéens 2013 / Prix des lecteurs du Livre de Poche 2015