Les Pyrénées

Un lecteur m'a posé quelques questions sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. J'ai répondu sur la partie française jusqu'aux Pyrénées. Je me suis questionnée "Qu'est-ce que je retiens de cette expérience quelques années après ?

Je crois qu'au fil du temps, je découvre encore des raisons qui m'ont poussée à retourner à pied à Roncevaux. Ça résonne encore. "Ah oui, ok. C'était aussi pour ça que je suis partie marcher ! Je ne savais pas". Surprenant.

Je n'y pense plus tous les jours. De temps en temps. Quand je vis de jolis moments, fais de belles rencontres ou au moment de certains choix, je sais que c'est la résultante du chemin.

J'ai appris à me faire confiance, à m'ouvrir aux autres et à suivre mon instinct. Je ne me sens plus obligée de répondre aux attentes des autres.

Ce qui reste le plus difficile, c'est de dealer avec la foi. De se foutre la paix sur ce sujet. Elle est ĺà, malgré moi. Je ne l'accepte pas.

La semaine dernière, un de mes proches m'a dit qu'il me voyait comme la force tranquille en faisant évidemment référence à la campagne présidentielle de François Mitterrand en 1981. Perplexe car je suis l'incarnation de l'anxiété et il le sait très bien.

Quand je vois les Pyrénées depuis Saint-Jean-de-Luz, je comprends un peu mieux ce qu'il veut dire. Je repense à cette phrase : "Quoiqu'il arrive, n'oublie jamais que tu as franchi les Pyrénées. Seule. A pied. Rien ne sera comme avant."* Il est vrai que depuis ce jour de juillet 2019, j'ai bien plus de force et de détermination pour faire face aux événements de la vie.

*citation du roman Le Vestibule des cœurs cabossés de Manon Moreau aux éditions Pocket sur le chemin de Compostelle.

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Douceur de vivre à Saint Jean de Luz