Sélection saison lyrique 24/25 du Staatsoper Berlin
Elisabeth Sobotka, nouvelle directrice du Staatsoper Berlin propose une saison lyrique 24/25 donnant envie de s’expatrier à Berlin. Cette sélection retient les intemporels opéras de Wagner et Verdi.
Le Staatsoper unter den Linden de Berlin est situé dans le centre historique à côté de la Bebelplatz où a eu lieu l’autodafé de 1933. Après la réunification, en 1992, Daniel Barenboïm prend la direction musicale de cet opéra jusqu’en janvier 2023. Christian Thielemann lui succède en septembre 2024.
Le Staatsoper a un des orchestres les plus réputés dans le monde.
L’opéra a fermé durant 7 ans pour travaux. Il a été entièrement rénové et son toit a été surélevé. Il peut accueillir jusqu’à 1 700 spectateurs dans des conditions d’écoute optimale.
Pour chaque opéra avec entracte, je recommande le vendeur de bretzel à l’extérieur de l’opéra.
Nabuco de Verdi, direction musicale : Bertrand de Billy, mise en scène : Emma Dante, octobre 2024
Le Staatsoper commence sa saison musicale par une nouvelle mise en scène d’Emma Dante de Nabuco de Verdi. La star mondiale Anna Netrebko est au casting. Cet opéra en 4 parties a été créée au printemps 1842 à Milan et a été le premier succès de Verdi.
L’opéra de Verdi a bercé mon enfance. Mon père a un double 33 tours Deutsch Grammophon dans sa discothèque à la campagne. J’ai envie d’y aller tout de suite pour connaître le nom du chef d’orchestre de cet enregistrement.
Je n’ai pas encore vu cet opéra sur scène.
Die Meistersinger von Nürnberg (Les Maîtres de Nuremberg) de Richard Wagner, direction musicale : Alexander Soddy, mise en scène : Andrea Moses décembre 2024
Un Wagner au Staatsoper, je dis toujours oui ! L’orchestre du Staatsoper est formé et habitué à jouer la musique de Richard Wagner. C’est un des lieux avec Vienne et Bayreuth où la musique de Wagner est la mieux interprétée alors on y va les yeux fermés.
Die Meistersinger von Nürnberg a été créé avant la Tétralogie en 1868. C’est un des trois opéras de Richard Wagner que je n’ai pas encore vu.
Elektra de Richard Strauss, direction musicale : Simone Young, mise en scène : Patrice Chéreau, janvier - février 2025
Pourquoi Elektra est dans la sélection alors que je n’aime pas Richard Strauss ? Pour deux raisons :
Simone Young est une des seules cheffes à être invitée dans les plus grandes maisons d’opéra. Elle a été la première cheffe à l’Opéra de Paris en 1994. J’ai eu le plaisir de la voir diriger mon premier Wagner : Parsifal et j’en garde un souvenir ému.
La mise en scène de Patrice Chéreau. J’étais bien trop petite quand Chéreau a fait ses mises en scène d’opéras. La plus fameuse et scandaleuse est celle du Ring à Bayreuth. Il me semble que l’homme était peu recommandable.
La critique Elektra à l’Opéra de Paris en 2022
Simon Boccanegra de Verdi, direction musicale : Eun Sun Kim, mise en scène : Federico Tiezzi, mars - avril 2025
Une autre cheffe à la direction d’orchestre dans cette sélection, la Coréenne Eun Sun Kim . C’est si rare dans ces maisons qu’il ne faut pas les louper. Simon Boccanegra de Verdi, opéra avec un prologue et trois actes a été proposé la saison dernière à l’Opéra de Paris. Voilà une excellente raison de se déplacer à Berlin, entendre une nouvelle fois le baryton Ludovic Tézier. Il avait été sensationnel avec Anna Pirozzi dans La Force du destin à l’Opéra de Paris fin 2022. Le Français fera ses grands débuts dans un Wagner cet hiver à Paris.
Parsifal de Richard Wagner, direction musicale : Philippe Jordan, mise en scène : Dmitri Tcherniakov, avril 2025
Tous les ingrédients sont réunis pour passer un moment exceptionnel au Staatsoper : un spécialiste de Wagner à la baguette : Philippe Jordan, un des meilleurs orchestres au monde, un metteur en scène inspiré : Dmitri Tcherniakov et un de mes opéras préférés de Richard Wagner : Parsifal. Il ne faut surtout pas avoir peur des 5 heures. Le prologue de 20 minutes est un des plus beaux morceaux du répertoire.
J’ai envie de prendre ma place et mon billet d’avion immédiatement.
Der fliegende Holländer (Le Vaisseau de fantôme) de Richard Wagner, direction musicale : Pablo Heras-Casado, mise en scène : Philipp Stölz, mai 2025
Au risque de me répéter, tous les ingrédients sont aussi réunis pour être un autre moment exceptionnel, un autre spécialiste de Wagner qui est en train de monter Le Ring à Paris (à la place de Gustavo Dudamel) : Pablo Heras-Casado. Entendu récemment dans l’excellent Cosi fan tutte de Mozart à Garnier. En revanche, je ne connais pas le metteur en scène.
Le Vaisseau fantôme est le premier opéra reconnu de Richard Wagner, il a été créé à Dresde en 1843. C’est un des trois opéras que je n’ai pas vu.
Sacre, direction musicale : Giedrė Šlekytė, juin 2025
Le Staatsoper fait une proposition un peu différente pour cette production. Il propose trois pièces :
Scène d’amour de Berlioz issu de Roméo et Juliette,
L’après-midi d’un faune de Debussy
Le sacre du printemps de Stravinsky
Entendre le Sacre joué par cet orchestre mémorable est à un événement à ne pas louper.
La traviata de Verdi, direction musicale : Jérémie Rhorer, mise en scène : Dieter Dorn, juillet 2025
Pour finir la saison, La traviata de Verdi avec Jeanine de Bicque dans le rôle de Violetta. Il y a quelques années, Pretty Yende a enflammé la scène parisienne dans le rôle. Je suis certaine que la voix de Jeanine de Bicque va enflammer cette du Staatsoper. Découverte dans Les Noces de Figaro à l’Opéra de Paris, elle est faite pour ce petit opéra de poupée.
Une sélection intemporelle à retrouver ici sur le site du Staatsoper unter den Linden