Les Contes d'Hoffmann - Offenbach - Opéra de Paris

Pour les fêtes de fin d'année, l'Opéra de Paris programme l'opéra culte Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach à Bastille. Une soirée divertissante.

Lundi, avec flemme, je suis allée à la générale du mythique opéra d'Offenbach. Les représentations sont quasi complètes sur le site de l'Opéra. J’ai eu envie de voir l'opéra qui fait déplacer les foules. Bien loin de Wagner et de Steve Reich.

Les Contes d'Hoffmann est un opéra fantastique en 5 actes d’après un livret de Jules Barbier sur une musique de Jacques Offenbach Il a été créé à l'Opéra Comique à titre posthume en 1881.

Le spectacle était tout aussi bien dans la salle que sur scène. A la première entracte, j'ai croisé une femme dans une longue robe noire à sequins dos nu. J'ai tout fait pour ne pas marcher sur la traîne de sa robe. Époustouflée par cette tenue d'apparat alors que nous étions tous en jean basket. Elle a dû se tromper de jour ou elle était encore dans la magie du mariage de Madelaine Brockway et Jacob LaGrone à Garnier. Je me moque mais elle était remarquable.

Est-ce qu’il faut aller voir Les Contes d’Hoffmann à l’Opéra Bastille ? 

Je comprends le choix de programmer cet opéra en fin d’année. Il a des airs joyeux et raconte les rêveries d’Hoffmann. On est très très loin de la dramaturgie d’un Hamlet ou de Lohengrin. Ce n’est pas mon goût. J’aime la tragédie et un autre style de musique que celle d’Hoffmann. Je m’ennuie vite. A l'opéra, je cherche le sublime, celui qui élève. On est loin.

Comme dans Le Trouvère en début d’année, l’esprit de troupe se ressent sur scène. C’est agréable pour les spectateurs.

Le rôle d’Hoffmann a été confié au ténor franco-suisse Benjamin Bernheim. Le trentenaire est déjà monté cette année sur la scène de l’Opéra Bastille pour interpréter le rôle phare de Roméo et Juliette dans la nouvelle mise en scène par Thomas Jolly. Le soir de la générale, Benjamin Bernheim a tout donné. Sa prestation vocale est impressionnante. Tout est en place dans la projection et la tenue du rôle. Bravo !

Pretty Yende joue le rôle de la poupée Olympia dans le premier acte. Elle est époustouflante dans son jeu. Sa partition est très difficile vocalement. J’ai été séduite par sa voix de soprano. Elle a fait sensation en 2019 dans La Traviata. Elle fait également partie de la distribution de Roméo et Juliette en 2023.

Pour ses débuts à l'Opéra de Paris, la cheffe d'orchestre, directrice musicale de l’Opéra de San Francisco, Eun Sun Kim est convaincante. L'orchestre peut jouer la partition les yeux fermés. Ils l'ont joué et rejoué. Une cash machine pour l'opéra.

La mise en scène est signée Robert Carsen en 2000 (si je ne me trompe pas). Elle fonctionne toujours 20 ans après. Il imagine Les Contes d’Hoffmann dans les coulisses d’un opéra. Le spectateur est côté coulisses et voit l’arrière des décors. L’enchaînement des décors donne du rythme. Le début du 3ème acte est beau et presque touchant. Une expérience à vivre. 

Les Contes d'Hoffmann est l’occasion de passer une belle soirée à Bastille. Tout est réuni pour passer un bon moment : un bon casting, une belle mise en scène et une histoire légère. Un bon combo. On se fait beau, on se parfume et on monte dans un taxi direction Bastille. Rien de plus et c’est déjà beaucoup.

Les Contes d'Hoffman - Jacques Offenbach - Opéra de Paris - Bastille - jusqu'au 27 décembre 2023 - 3h30 avec 2 entractes. En français.

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